BSA - la milice privée repart en campagne

Un communiqué de presse annonce que « BSA France et ses membres multiplient les actions de contrôles en entreprises ». 1 200 entreprises seraient « contrôlées » d'ici la fin de l'année. De plus BSA France diffuse une nouvelle campagne publicitaire sur les ondes de BFM, Europe 1 et RMC avec pour objectif « d'alerter les chefs d'entreprises sur les risques encourus en cas de piratage. »

Malgré l'utilisation du terme « BSA France » il semble bien que la BSA n'a toujours pas de forme juridique en France. Pour ce qu'on en sait il y a eu juste une déclaration, à la préfecture de Nanterre en 1998, de l'existence d'un bureau du BSA (association américaine) en France. D'ailleurs la BSA France a un porte-parole, nulle trace d'un président.

Pour ce qui est des interventions de la BSA en entreprise, celle-ci n'a aucun droit de visite, même avec un huissier. Il faut, sauf erreur, une commission rogatoire, en bonne et due forme, délivrée par une autorité judiciaire. Donc si un représentant de la BSA se pointe dans votre entreprise envoyez-le balader comme le suggère Bertrand Lemaire.

Concernant le chiffre de 45 % de contrefaçon, le billet de Bertrand Lemaire rappelle le peu de sérieux de ce chiffre. Après tout la BSA est spécialiste des chiffres bidons. En 1999 la BSA annonçait fièrement que près de 100 000 pages warez seraient hébergées en Europe. Petit problème, les chiffres étaient trafiqués (basés en fait sur les occurences du mot « warez » sur Altavista).

Sur les méthodes de la BSA, qui tiennent plutôt de la milice privée, voir notamment les démélés de la BSA Belgique avec la justice, décrit dans le commentaire « C'est vrai ça que la BSA est une milice privée. La preuve ? ». La France n'est pas la Belgique ? Pourtant la BSA France s'est fait connaître en envoyant des courriers menaçants aux sociétés, les sommant de se mettre en conformité. Ces courriers incitaient à la délation, rappelant quelques heures sombres de notre histoire, et présentaient tous les atours d'une obligation légale, alors qu'il en était rien.

Sur la volonté réelle de lutter contre la contrefaçon la lecture d'un article d'ARNO* (« Le piratage au service des monopoles » , publié en août 2000) est intéressante. Cet article rappelle l'utilité du laisser-faire : « Mais j'ai choisi une approche totalement opposée, plutôt iconoclaste : j'affirme que le piratage de logiciels est indispensable aux entreprises qui constituent la BSA pour maintenir leur monopole et assurer leurs revenus. » Voir aussi ce que disait Bill Gates en 1998 : « Although about 3 million computers get sold every year in China, but people don't pay for the software," he said. "Someday they will, though. As long as they are going to steal it, we want them to steal ours. They'll get sort of addicted, and then we'll somehow figure out how to collect sometime in the next decade." »

Pour finir, une petite parodie d'une affiche douteuse de la BSA, utile pour faire connaître d'autres logiciels professionnels : les logiciels libres.

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