La méthode « Comme dirait ma femme » en conférence

Vous connaissez je suppose la série télévisée Columbo dans laquelle le lieutenant Columbo est chargé de résoudre des affaires épineuses. Sa bonhomie légendaire et son air un peu niais cachent un inspecteur très perspicace. Pour faire passer des messages le lieutenant Columbo utilise une méthode que l'on peut exploiter lors de conférences.

columbo-sten.jpgLe lieutenant Columbo parle régulièrement de sa femme, qu'on ne voit jamais dans la série (mettons de côté l'imposture que représente la série « Madame Columbo ») et dont on ne connaît pas le prénom. Parmi ses expressions favorites : « Comme dirait ma femme... », « Ma femme a l’habitude de dire... », « J’en parlerai à ma femme » ou encore « Quand je dirai ca à ma femme ».

Madame Columbo est à la fois omniprésente dans la série et remarquablement absente. Même quand le lieutenant Columbo lui parle au téléphone on entend jamais sa voix.

Le lieutenant prétend que sa femme l'aide indirectement à résoudre des enquêtes. Mais en fait, surtout, le lieutenant Columbo utilise sa femme pour faire passer des messages sous couvert d'une conversation banale.

Quel rapport avec des conférences ?

En conférence il est fortement conseillé d'agrémenter ses propos d'illustrations et d'exemples. Il ne faut pas rester que théorique et il faut abondamment utiliser des exemples bien choisis pour présenter une idée.

Une conférence doit être avant tout une histoire que l'on raconte à un public. L'orateur présente quelques idées qu'il illustre avec des exemples concrets. Il faut humaniser la présentation en recourant au maximum aux exemples humains. Cela rend le discours vivant, humain, plus accessible au public.

Les expériences que l'on peut raconter le mieux sont les nôtres. Le risque pouvant être de laisser croire qu'on a un ego surdimensionné. Il est alors très utile de recourir aux « Madame Columbo » de son entourage. En les nommant si possible, toute histoire ayant un héros identifié.

Ma « Madame Columbo » préférée est bien sûr ma femme Coralie. Je la cite souvent en exemple notamment lorsque je parle en conférence d'internet, « la structure qui connecte ».

Par la mise en connexion de chacun avec tout le monde internet permet une production coopérative de savoirs et favorise les échanges. Ou pour reprendre les propos de Laurent Chemla internet « répond à un besoin évolutionniste d'une espèce dont la survie est basée sur le transfert du savoir. Le hasard a fait qu'Internet était disponible lorsque l'espèce en a eu besoin, la nécessité fait aujourd'hui qu'il doit être diffusé le plus largement possible. ».

L'exemple que je prends souvent concernant ma femme est celui des pratiques d'échanges autour de ses activités créatives. Il y a quelques années elle n'aurait pu partager qu'avec un nombre réduit de personnes alors qu'aujourd'hui internet lui permet d'échanger très largement via les forums....et même dans la "vraie vie". Comme le dit Eben Moglen «La condition sociale de l'interconnexion globale que nous appelons l'Internet rend possible la créativité pour chacun d'entre nous dans des voies nouvelles, et que nous n'apercevions même pas en rêve». J'aime bien les deux citations de Laurent Chemla et Eben Moglen.

Mais bon, il m'arrive aussi de ne pas parler de Coralie en conférence. Il ne faut pas forcément systématiser, et garder les bonnes choses lorsque c'est nécessaire :)

Je suis sûr que chacun à son « Madame Columbo », son « Oncle Alfred », son « pote Jean-Claude »... La morale étant, comme dirait un camarade, qu'« il faut raconter des histoires réelles ».

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