Nicolas Sarkozy et Victor Hugo
Par Frédéric Couchet le mercredi, janvier 25 2012, 09:07 - General - Lien permanent
Dans son discours de vœux du Président de la République au monde de la Culture Nicolas Sarkozy cite Victor Hugo mais avec en choisissant bien sa citation.
Dans son discours, Nicolas Sarkozy dit :
En préparant ce discours, j'ai retrouvé une réflexion de Victor HUGO, qui me semble être une référence relativement incontournable. Pour Victor HUGO, c'est un « sophisme singulier, qui serait puéril s'il n'était perfide : la pensée appartient à tous, donc elle ne peut être propriété, donc la propriété littéraire n'existe pas ». Et HUGO d'ajouter : « Prendre tout et rendre un peu. Spoliation et sujétion de l'écrivain. On le vole, puis on l'achète ». Je n'ai rien à retirer à ce que disait Victor HUGO. Parce que ce « sophisme singulier » connaît un avatar moderne. Il s'intitule « licence globale ». Avec elle, on prend tout au créateur et on lui rend un peu, on le vole d'abord, on l'achète ensuite Je ne veux pas de cette politique-là.
Les propos de Victor Hugo sont issus de son discours d'ouverture du Congrès littéraire international de 1878 dans lequel il dit aussi :
Le principe est double, ne l'oublions pas. Le livre, comme livre, appartient à l'auteur, mais comme pensée, il appartient - le mot n'est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l'un des deux droits, le droit de l'écrivain et le droit de l'esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l'écrivain, car l'intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous. (Marques nombreuses d'approbation)
Commentaires
Ah ! L'art tellement décrié de la petite phrase et du détournement n'est pas uniquement pratiqué par les journalistes finalement.
En ces temps de recherches d'énergies renouvelables, je pense qu'avec de telles déclarations il aurait été intéressant de récupérer l'énergie qu'à dû dépenser le grand Victor quand il a fait un triple loots piqué dans son cercueil en entendant cette vile récupération.
Le pire est que cette citation soit présentée par une absurdité : "relativement incontournable" - pourquoi pas un cercle relativement carré? Heureusement, le président sortant sera tout à fait contournable en mai prochain.